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La rocambolesque histoire du bathythermographe

La rocambolesque histoire du bathythermographe

| Auteur : Mélanie Cantin | Catégorie : À découvrir

Ce bathythermographe a jadis été récupéré par un technicien en océanographie habitant à Marsoui, en Haute-Gaspésie. Cet homme désirait éventuellement en faire une œuvre d’art et entreposa l’objet dans son garage. Les années passèrent et l’homme décida de vendre sa maison pour voyager à travers le monde. Un jour, les nouveaux propriétaires décidèrent de faire le ménage du garage. C’est à ce moment qu’ils trouvèrent le bathythermographe. Croyant avoir affaire à un obus, ils prirent la décision d’appeler la police qui s’empressa d’aller sur place. N’étant pas tout à fait certains de ce qu’ils avaient sous les yeux, les policiers communiquèrent avec la Sûreté du Québec pour avoir l’avis d’artificiers. Après avoir fait appel à des artificiers retraités et même à l’armée canadienne, la nature de l’objet restait un mystère. C’est alors qu’on réussit à communiquer avec l’ancien propriétaire de la maison qui indiqua que cet objet n’était pas du tout un obus, mais bien un instrument de mesure scientifique! Désirant détruire l’objet pour éviter qu’une telle situation se reproduise, on proposa plutôt que le bathythermographe soit remis au musée Exploramer à titre d’artefact historique. Il fait aujourd'hui partie de l'exposition Mystères sous les vagues présentée à Exploramer. 

 

Mais qu’est-ce que c’est un bathythermographe?

 

Un bathythermographe est un instrument de mesure scientifique qui ressemble beaucoup à une torpille. Les navires le descendaient dans l’eau grâce à un simple câble. Inventé vers 1937 et utilisé jusqu’à la fin des années 1960, cet instrument permettait de mesurer la température en fonction de la profondeur. La mesure de ces deux valeurs était réalisée grâce à deux principes. Le premier, pour mesurer la température de l’eau, était un long tube de cuivre rempli d’un liquide ou d’un gaz, par exemple le xylène. Ce long tube de cuivre était relié à un stylet qui lui s’appuyait sur une plaque de verre. Un changement de température créait une expansion ou une réduction du liquide, ce qui amenait un mouvement vertical du stylet. On pouvait ainsi lire la température sur l’axe des Y. Le deuxième principe se basait sur le mouvement d’un piston actionné par la pression ambiante (liée à la profondeur) ce qui entraînait le déplacement horizontal de la plaque de verre. Au fur et à mesure de la descente et de la remontée, un profil température-profondeur s'inscrivait sur la plaque.   

 

Le bathythermographe fut intensivement utilisé pendant la guerre pour connaître la structure thermique des profondeurs des océans où évoluaient les sous-marins. Peu avant son abandon progressif, à la fin des années 1960, on recueillait environ 70 000 profils de bathythermographe par an.

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